En développant des simulations numériques d’impact sur la Lune et d’évolution des fragments générés, une équipe internationale dont un membre du laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d’Azur - Université Côte d’Azur – CNRS), démontre que les propriétés physiques et orbitales de l’astéroïde Kamo‘oalewa, sont cohérentes avec celles d’un fragment provenant d’un cratère lunaire plus grand que 10 kilomètres formé lors d’un impact sur la Lune dans les derniers millions d’années [1]. Cet astéroïde est un quasi-satellite de la Terre de quelques dizaines de mètres de diamètre, cible de la mission chinoise de retour d’échantillon Taiwen-2. La source la plus probable est le cratère Giordano Bruno, qui est suffisamment jeune (d’un âge allant de 1 à 10 millions d’années) et de taille adaptée (d’un diamètre de 22 kilomètres), permettant ainsi de relier pour la première fois un astéroïde spécifique à un cratère d’origine sur la Lune.
En 2005, un groupe de scientifiques dirigé par Alessandro Morbidelli, professeur au Collège de France et chercheur au laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d'Azur - Université Côte d'Azur - CNRS), a développé une théorie révolutionnaire connue sous le nom du Modèle de Nice. Cette théorie, nommée d'après la ville où elle a été conçue, propose que Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune se soient formés sur des orbites rapprochées et aient ensuite migré vers leurs orbites actuelles à la suite d'un événement majeur appelé instabilité dynamique des planètes géantes. La chronologie de cette instabilité est cruciale pour comprendre son impact sur la déstabilisation des populations de petits corps (comme les astéroïdes et les comètes), la perturbation des orbites des planètes telluriques (telles que la Terre, Mars, Vénus, et Mercure), et éventuellement son rôle dans l'évolution d'une planète potentiellement habitable vers une planète habitée, tel que notre Terre.
Une équipe internationale de scientifiques a réussi à produire la première carte de la circulation atmosphérique de Jupiter en utilisant la spectroscopie Doppler, alors que les mesures précédentes étaient obtenues en mesurant les mouvements des nuages à partir d'images séparées dans le temps. Une telle performance technique a été réalisée grâce au spectromètre imageur JOVIAL spécialement dédié à la mesure des mouvements dans l'atmosphère de Jupiter, qui peut être considéré comme une preuve de concept pour de futurs instruments spatiaux.
Les données de la misson Gaia de l’ESA ont révélé la présence d’un trou noir d’une masse 33 fois plus grande que celle du Soleil, le plus massif jamais découvert dans notre Galaxie. Cette découverte a été effectuée au cours de la préparation de la prochaine publication de données (la Data Release 4). Le trou noir, qui n’est pas observable directement, a été « vu » grâce aux oscillations qu’il induit sur le mouvement d’une étoile dans la constellation de l’Aigle, à 1926 années-lumière de la Terre. L’analyse des observations de Gaia, très précises, a montré que le trou noir orbite autour de cette étoile. L’équipe Gaia GSPspec de l’Observatoire de la Côte d'Azur a mesuré la composition chimique de l’étoile compagnon du trou noir, contenant environ trois cent fois moins de métaux que le Soleil. Cela suggère que les progéniteurs de ce type de trou noir seraient des étoiles massives pauvres en métaux.
La valeur de la constante de structure fine, 1/137, constitue « l'un des plus grands mystères de la physique »1, selon Richard Feynman (1918-1988), Prix Nobel de physique en 1965 et un des pères de la physique quantique. Une avancée remarquable sur le plan théorique en mécanique quantique vient d'être publiée quant à la détermination mathématique de cette valeur numérique de la constante de structure fine. Explications.
La mission DART de la NASA a effectué le 27 septembre 2022 à 1 h 14 du matin heure française le premier test de déviation d’un astéroïde en utilisant la méthode appelée impact cinétique. La sonde DART de 580 kg est rentrée en collision à 6,1 km/s avec la petite lune de 150 mètres de diamètre, appelée Dimorphos, de l’astéroïde double Didymos. L’impact a réduit la période orbitale de la lune autour de son corps principale, initialement de 11 h 55 mn, de 33 minutes. La sonde Hera de l’Agence Spatiale Européenne sera lancée le 7 octobre 2024 par un lanceur Falcon 9 de la compagnie Space X pour rendre visite à Didymos et mesurer en détail le résultat de cet impact et ainsi documenter et mesurer l’efficacité de ce premier test de déviation.
Bételgeuse est une étoile supergéante rouge bien connue dans la constellation d'Orion. Récemment, elle a attiré beaucoup d'attention, non seulement parce que des variations de sa luminosité ont conduit à des spéculations sur une explosion imminente, mais aussi parce que des observations ont indiqué qu'elle tournait beaucoup plus rapidement que prévu. Cette dernière interprétation est maintenant remise en question par une équipe internationale dirigée par des astronomes de l'Institut Max Planck d'astrophysique, le laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d’Azur-Université Côte d’Azur-CNRS) et l'Université de Uppsala. L'étude propose que la surface bouillonnante de Bételgeuse pourrait être confondue avec une rotation, même avec les télescopes les plus avancés. D'autres astronomes analysent activement de nouvelles données observationnelles pour vérifier de telles hypothèses.
Une équipe internationale incluant le laboratoire Lagrange (UCA-OCA-CNRS) a réalisé une première mesure directe de la masse d’un trou noir situé à 11 milliards d’années lumières avec l’instrument GRAVITY+ du mode Interférométrique du Très Grand Télescope de l’Observatoire Austral Européen (VLTI de l’ESO). Cette première mesure ouvre un débat sur la coévolution des Galaxies et des trous noirs qu’elles hébergent. Elle confirme aussi que GRAVITY+ permettra d’alimenter ce débat avec des centaines de mesures de ce type.
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